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| Les fetes en Francep> Les défilés de personnes déguisées ou masquées caractérisent le carnaval. Ces mascarades ne sont pas sans rappeler celles des Anciens, à l’occasion de certaines fêtes. Dans quelques régions, on déconseillait de porter un masque pendant le carnaval parce que le diable a souvent enlevé des jeunes gens qui s’étaient déguisés. Autrefois, les jeunes gens n’en portaient pas moins « des masques grotesques figurant souvent des têtes de mort. C’est que les morts avaient été associés aux veillées durant tout l’hiver. Des morts dont on se sentait solidaires et qu’on avait apprivoisés. Telle est l’origine du carnaval : son roi est le bonhomme Hiver que l’on brûlera en ce jour de la fin de l’hiver. Commence alors un temps de purification et de préparation au printemps : le carême ». Outre les déguisements et les processions, le carnaval est un jour de
liesse : le rire est non seulement autorisé mais largement conseillé car il
a une fonction d’exorcisme (il conjure démons, sorciers et fantômes). Le jet des confettis (qui se sont substitués aux ?ufs crus) lors du carnaval de Nice avait l’origine valeur de purification. Danser le jour du mardis gras assure la prospérité du chanvre, des raves et des navets. La tradition consistant à manger des crêpes à mardis gras, ou à un jour gras (dimanche, lundi, mardis gras), qui, pour certains, est une survivance des festins que l’on faisait autrefois (c’est-à-dire à l’époque où la jeûne du carême était respecté), porte bonheur et attire l’argent. Les os restant du repas de la fête du mardis gras avaient (le pouvoir
d’empêcher les renards de dévorer les poules. Il suffisait de faire
plusieurs fois le tour du poulailler avec ses os et de les semer au
troisième ou quatrième tour. Pour l’efficacité de l’opération, il ne
fallait être vu de personne. On aura de nombreux ?ufs si, le mardi gras, on
donne à manger aux poules dans un cercle (de tonneau par exemple). La
semaine précédant mardi gras, faire la lessive entraine une mort. Pâques, qui commémore la résurrection du Christ, est la fête la plus
ancienne et la plus importante chez les chrétiens. Le concile de Nicée Les feux de Pâques, allumés dans certains régions montagneuses d’Allemagne, autour desquels on se rassemblait pour chanter, peuvent également passer pour une survivance de rituels païens saluant l’équinoxe du printemps et honorant le soleil : « Les feux de Pâques symbolisent le triomphe de la lumière sur les ténèbres. Les anciens Germains les allumaient en l’honneur de Thor, qui leur ramenait le printemps ; quand ils étaient éteints, leurs prêtres en recueillaient les cendres et les répandaient sur les champs afin de les rendre fertiles ». Ce jour saint donne lieu à des prodiges : selon une tradition commune à la plupart des pays d’Europe, le Soleil, à son lever, danse,fait des bonds, pour saluer la résurrection du Christ. Les ?ufs de Pâques, distribués traditionnellement aux enfants, passaient, aux yeux de ces derniers, pour avoir été rapportés par les cloches le samedi saint, de Rome où ils avaient reçu la bénédiction du pape. On les faisait d’ailleurs souvent bénir par le curé, à l’issue de la messe. Le fait que Pâques soit la fête des ?ufs doit sans doute son origine au carême, période pendant laquelle l’Eglise, dès le Ive siècle, interdisait de manger des ?ufs, ce qui était autrefois scrupuleusement observé. Comme on ne pouvait empêcher les poules de pondre, on se trouvait avec une abondance d’?ufs à Pâques et il fallait les cuire pour ne pas les perdre. La distribution des ?ufs aux enfants est toutefois relativement récente
en France : pour certains, la coutume serait née en Alsace vers la fin du L’?uf, d’où est né le monde, selon de nombreuses civilisations, est un
symbole de renaissance périodique de la nature, ou en résumé de
résurrection. De plus, selon la légende, Simon de Cyrène qui avait aidé le Manger ces ?ufs le jour de Pâques, ce qu’on était supposé faire avant toute nourriture, passait pour sanctifier le corps : ils devaient donner la santé et promettaient une année heureuse. Offrir des ?ufs de Pâques, surtout ceux de couleur rouge, et notamment aux enfants leur porte bonheur. Boire à Pâques un seau d’eau bénite du jeudi saint mettait à l’abri des
morsures de serpent. Selon une croyance du Moyen Age, jeûner au pain et à
l’eau préservait de la fièvre et des maux de dents. Le jour de la Le mois de mais, dont le nom proviendrait de Maïa, déesse de la Terre
et de la Fécondité représente le printemps par excellence et le renouveau. En Provence, des petites filles habillées de blanc, portant une couronne et des guirlandes de roses ; étaient installées ce jour là sur une estrade élevée dans la rue. En Flandre française, on sonnait les cloches à partir de minuit le dernier jour d’avril pour éloigner les sorciers. Le mois de mais, qui apparaît comme la fête de l’amour, n’est toutefois
favorable pour se marier, cette croyance existait au temps des Romains et
sans doute également chez les Gallo-Romains. Cet interdit se trouva
d’ailleurs en quelque sorte justifiée lorsque au 18e siècle, l’Eglise
décréta que lai serait le mois de la Vierge. En Franche-Comté, en Provence
et en Languedoc, on l’explique par le fait que c’est le mois où les ânes
sont amoureux. Cette superstition était très forte dans le sud de la Au début du 19e siècle, les grands pays occidentaux, comme la France, l’Angleterre, les pays germaniques ou flamands, mais aussi les touts nouveaux Etats-Unis d’Amérique, s’industrialisent très vite. On construit de gigantesques usines. Les conditions de travails des ouvriers sont déplorables : hommes, femmes et même enfants travaillent douze à quinze heures par jour, sept jours sur sept, durant toute l’année. Les vacances n’existent pas, les jours fériés sont très peu nombreux, limités aux grandes fêtes religieuses. En 1841, bonne nouvelle : les enfants de moins de 13 ans n'ont plus le droit de travailler. Avant, cette interdiction ne concernait que les enfants de moins de 8 ans. A peine sortis du berceau, les enfants étaient jetés dans le monde du travail, au mépris de leur santé et de leur éducation. Il est vrai que l’école n’était pas encore obligatoire. Autre petite révolution : en 1864, la grève n’est plus considérée comme un délit. Mais elle reste sévèrement réglementée. En 1886, les organisations ouvrières choisissent ce jour pour organiser
une grève. Elles réclament huit heures de travaille par jour, pas plus. A Trois ans plus tard, en 1889, le Congrès international, socialiste choisit le 1er mai comme journée internationale de revendication. Depuis, ce jour est marqué par des grèves et des manifestations, parfois sévèrement réprimées. Le symbole arboré par les ouvriers qui manifestent en défilant est un triangle rouge. Il symbolise la séparation de la journée en trois parties égales : travail, sommeil, loisir. C’est seulement depuis 1906 que le dimanche, on se repose. Avant, on travaillait 7 jours sur 7, plus de 8 heures par jour, et même le 1er mai. En 1941, en France, le maréchal Philippe Pétain est au pouvoir. Le 1er
mai correspond à la Saint-Philippe (aujourd’hui, cette fête a lieu le 3
mai). Le Maréchal saute sur l’occasion et transforme le sens de la
journée : le 1er mai n’est plus l’occasion de revendications sociales mais
un jour qui exalte la valeur du travail. Il faut attendre la fin de la Fête du travail ou pas, le 1er mai est surtout connu pour son maguet. Aujourd’hui, ce jour est célébré dans la plupart des pays
industrialisés, sauf aux Etats-Unis, ou la fête du travail est célébrée le
premier lundi de septembre. Ce qui permet aux travailleurs de bénéficier
tous les ans d’un long week-end de repos. Le 8 mai 1945, l’Europe n’est plus qu’un vaste champ de ruines. Adolf Cette journée, comme le 11 novembre, est marquée par un dépôt de gerbes
devant les monuments aux morts de toutes les communes du pays. L’Ascension, parfois appelée « petites Pâques », célèbre, quarante
jours après Pâques, la dernière apparition du Christ à ses disciples, puis
sa montée miraculeux au ciel, auprès de son Père (en latin, ascendere veut
dire monter). Ce jour saint peut donner lieu à des prodiges : certains ont
vu, dit-on, des processions dans le ciel et entendu les anges chanter,
d’autres ont aperçu la forme d’un mouton dans les nuages (rappel de
l’agneau de Dieu). Ce jour-là, on doit s’abstenir de travailler car cela
porte malheur et favorise les accidents (Outre-Manche) ou attire la foudre,
si on veut conserver une bonne santé, il ne faut pas manger de légumes Le nombre 40 n’est pas le fruit du hasard. Dans la Bible, on le
rencontre souvent (dans deux évangiles, ceux de Marc (16, 19) et Luc (24, Pour l’ensemble des Français, l’Ascension ne donne pas lieu à de
grandes manifestations. Elle est cependant appréciée puisqu’elle est
fériée, toujours un jeudi, et souvent assortie d’un pont. Dix jours après l’Ascension a lieu la grande fête de Pentecôte, soit cinquante jours après Pâques. D’ailleurs, le mot Pentecôte vient du grec et signifie « cinquante jours ». Le jour de Pentecôte, les chrétiens commémorent un événement survenu chez les disciples. Cinquante jours après la résurrection de Jésus, les disciples se réunissent dans une salle pour prier. Soudain, un grand vent se lève, balaie tout sur son passage et force les portes et les fenêtres closes. Terrifiés, les disciples voient tomber sur chacun d’eux des langues de feu. Ils sortent alors dans les rues de Jérusalem, et se rendent compte qu’ils savent parler une multitude de langues. Ils annoncent à tous que le Christ est ressuscité, et de nombreuses personnes se convertissent. On disait que la fête de la Pentecôte donnait de grandes vertus à l’eau bénite ce jour-là qui était répandue aux quatre coins des maisons pour éloigner la foudre. Le beurre baratté à la Pentecôte, qui se conserve presque une année, passait pour avoir des propriétés curatives. En Bretagne on dit que cette époque qu’on appelle « semaine blanche » Si le vent souffle la veille de la fête, il soufflera dans la même
direction pendant six semaines, s’il pleut le samedi de la Pentecôte, cela
continuera pendant sept semaines. On dit aussi : Pentecôte humide, Noël
splendide. En France, le 14 juillet commémore la prise de la Bastille, qui eut
lieu le 14 juillet 1789. Cet événement historique marque le début de la En avril 1792, un officier français en poste à Strasbourg, Claude- Le 14 juillet 1790, on rappela cet événement en organisant une immense Les défilés militaire sont l’occasion pour un pays de montrer sa puissance militaire. Il est loin, le temps où l’on faisait la guerre à cheval. Aujourd’hui, on regarde, fasciné par d’impressionnantes armes sophistiquées, comme les engins nucléaires, ces missiles électroniques, qui descendent sous bonne escorte l’avenue des Champs-Elysées. Bien plus gai que les chars et les cannons, le feu d’artifice illumine
la nuit d’été. Les feux du 14 juillet sont célèbres. Cette technique,
appelée aussi pyrotechnie, remonte au 16e siècle. Le nom de cette fête provient du verbe latin adsumere qui veut dire Cette fête connut très tôt un immense succès. Dès le IV e, les
chrétiens organisaient de grandes processions en l’honneur de la Mère de Le royaume à la Vierge Marie pour la remercier de lui avoir donné un
enfant, alors que, marié depuis 23 ans à Anne d’Autriche, il n’avait pas pu
avoir jusqu’alors de descendant. L’enfant n’était autre que le futur Roi- Dans certaines régions montagneuses, le 15 août, on transporte des statues de la Vierge à travers les alpages pour les déposer dans une petite chapelle, souvent située au sommet d’une colline. Cette tradition est fréquemment liée à la transhumance. Et c’est le 15 août, au bord de la mer, notamment en Bretagne, que les
bateaux de pêche mais aussi de plaisance sont bénis par un prêtre. La Toussaint (fixée au 1er novembre vers l’an 800) qui fête tous les saints, est pratiquement confondue avec le jour des Morts (2 novembre), consacré aux défunts. A l’origine, la Toussaint n’était pas célébrée en novembre, mais en plein mois de juin. Au début du VII e siècle, le pape Boniface IV fixe cette fête au 13 mai. En 875, changement de saison : « Ce sera le 1er novembre. » décrète solennellement le pape Grégoire IV. Pour les chrétiens, la Toussaint est la fête de tous ceux qui ont témoigné de L’Evangile jusqu’à la mort. Au début, elle concernait surtout les martyrs. Puis quand les chrétiens ne furent plus persécutés, on honora la mémoire des personnes qui avaient mené une vie exemplaire. Aujourd’hui, l’Eglise a déclaré martyres et saintes plus de 40 000 personnes. Mais la Toussaint, c’est aussi la fête de tous ceux qui sont restés
inconnus ainsi que la fête des chrétiens vivants, considérés comme des En France, si la Toussaint est un jour férié, ce n’est pas en raison de
son contenu religieux. En effet, ce jour a été choisi en 1886 par la En 998, saint Odilon, l’abbé de Cluny, la plus grande abbaye de toute
la chrétienté, établit au 2 novembre une messe solennelle « pour tous les
morts qui dorment en France ». Le jour des morts connaît un immense succès. Vocabulaire - rivaliser – chercher à égaler ou à surpasser qqn ; - chrétienté (f) – ensemble des pays ou des peuples chrétiens ; communauté universelle des chrétiens ; - laurier (m) – arbuste de la région méditerranéenne, à fleurs blanchâtres discrètes, dont les feuilles persistantes et coriaces sont utilisées comme condiment ; - semailles (f, pl) – ensemble de travaux agricoles comprenant les semis ; - bougie (f) – pièce d’allumage électrique d’un moteur à explosion ; - saupoudrer – poudrer de farine, de sucre, de sel ; - veillée (f) – temps qui s’écoule depuis le repas du soir jusqu’au coucher ; - succulent – qui a une saveur délicieuse ; - houx (m) – petit arbre des sous-bois, à feuilles luisantes, épineuses et persistantes, à baies rouges et dont l’écorce sert à fabriquer la glu ; - lierre (m) – plante ligneuse grimpante, à feuilles persistantes, à baies noires toxiques, qui se fixe au murs, aux arbres par des racines crampons ; - romarin (m) – arbuste aromatique du littoral méditerranéen, à feuilles persistantes et à fleurs bleus ; - cantique (m) – chant d’action de grâces ; chant religieux en langue vulgaire ; - orgue (f, pl) – instrument de musique à un ou plusieurs claviers, à vent et à tuyaux ; - eucharistie (f) – communion au pain et au vin consacrés ; - adhérer – s’affilier à qch ; - saumon (m) – poisson voisin de la truite, à chaire estimée d’une couleur rose-orangé, faisant l’objet d’un important élevage piscicole ; - consommer – manger ; - grue (f) – appareil de levage formé d’un bras orientable (flèche) monté sur un support de hauteur variable ; - ambiance (f) – atmosphère, climat d’un lieu ; gaieté ; - joufflu – qui a de grosses joues ; - hotte (f) – grand panier que l’on porte sur le dos à l’aide de bretelles et qui sert à transporter divers produits ; - traîneau (m) – véhicule muni de patins et que l’on fait glisser sur la glace, la neige ; - friandise (f) – préparation sucrée ou salée de petite dimension, d’un goût délicat ; - affubler – vêtir d’une manière bizarre, ridicule ; - propitiatoire – qui a pour but de rendre propice ; - conjuratoire – qui est destiné à conjurer le mauvais sort ; - impie- qui méprise la religion ; athée, incroyant ; - susceptible – qui se vexe, s’offense aisément ; - augure (m) – présage, signe qui semble annoncer l’avenir ; - confiserie (f) – ensemble des produits que fabrique et vend le confiseur ; sucreries ; - éboueur (m) – personne chargée du ramassage des ordures ménagères ; - incantatoire – propre à l’incantation ; qui constitue une incantation - fécond – qui produit beaucoup ; - s’étrangler – avaler de travers ; s’étouffer. 1. I.F. Michin : « Noel en France », « NVI-Thésaurus », Moscou, 2003 2. Eloise Mozzani : « Le livre des superstitions. Mythes, croyances et légendes », « Editions Robert Laffont », Paris, 1995 3. Anne et Sylvain Gasser, Christophe Merlin : « Le grand livre des fetes », « Bayard Jeunesse », Paris, 2002 4. Alain Montandon : « Dictionnaire raisonné de la politesse et du savoir-vivre », « Editions du Seuil », Paris, 1995 5. « Le petit Larousse illustré », « Larousse », Paris, 2001
Ñòðàíèöû: 1, 2 |
ÈÍÒÅÐÅÑÍÎÅ | |||
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